@Dam, 1 et 2 me seront naturels, 3 et 4 je finirai par prendre l'habitude... et pour la 5, je savais pas mais après recherches acharnées dans le forum je pense cerner à peu près ce dont il s'agit!
Bon pour les ailes, je continue de grapiller des tas d'informations à droite à gauche, mais rien de très précis ou qui soit d'intêret fulgurant pour l'instant. Voici quand même les premiers résultats de mes travaux: d'une façon générale,
1. Il y aura un système de couplage mécanique / hydraulique. Pour toutes les teams, on entend parler de système hydraulique. Ces systèmes parallèles ne sont pas explicitement interdits par la jauge, mais le stockage d'énergie est interdit!. Seule "entorse" à cette règle, des petits accumulateurs de pression qui alimentent les vérins en cas de dépression brutale pour éviter d'atteindre le seuil de cavitation d'huile. La question, c'est de savoir comment alimenter et contrôler tous ces vérins? Comme d'habitude, Cayard est le plus transparent à ce sujet: dans cette très bonne interview (2011), il fait apparaître deux nouveaux éléments. Il parle d'un reservoir d'huile sous pression, pressurisé de façon mécanique par un winch (nous y reviendrons!) et d'électrovalves pour ouvrir ou fermer les circuits hydrauliques. Jusque ici, tout ce qu'il y a de plus classique, mais je me pose quand même des questions: de l'huile sous pression dans un reservoir, moi j'appelle ça une reserve d'energie (potentielle mais energie quand même). De plus, une reflexion onthologique finit par s'imposer: parle-t-on bien encore d'un bateau à voile...? Cayard prévoit deux équipiers sur 11 pour mouliner comme des bêtes pendant une demi-heure, afin qu'il y ait toujours assez de pression pour qu'un appuyant sur un bouton, le regleur de l'aile puisse bouger les panneaux! 18% de l'équipage fait de la transformation pure d'énérgie musculaire en énérgie potentielle de pression d'huile


2. La jauge a voulu mettre le paquet sur l'esthétique en prévoyant de belles ailes, très hautes. Mais en même temps, elle se souvenait encore trop bien du cauchemar qu'avait été la 33ème AC... Un coup le vent était trop fort, un coup trop faible... On passait son temps à attendre que la régate veuille bien démarrer! Du coup, on a hérité d'une aile produisant une puissance de malade avec une fourchette de vent acceptable très ample. Du coup il est pas improbable qu'ils aient eu les yeux plus gros que le ventre... et des ailes beaucoup trop puissantes, comme le signalait Peyron. Faut quand même pas oublier que les ailes rigides permettent de baisser le centre vélique à perdre raison grâce à leur twist incomparable à ce qu'on obtient même avec une voile cornée à lattes souples. À ce propos je me pose encore beaucoup de questions sur le "formage" de la voile: sur les AC45, il n'y avait qu'un seul degré de liberté, le twist, et tout était mécanique. Sur les AC72, si ce système d'électrovalves est bien celui qui est en place, chaque panneau est indépendant, on peut donc imaginer tout un tas de formes de voiles. Vont-ils travailler là-dessus? Sûrement. Le formage de l'aile sera-t-il assisté par ordinateur? (Mais ont-ils le droit?).
3. C'est bien d'avoir des ailes, encore faut-il les commander depuis les postes d'équipage. Je ne crois pas avoir distingé clairement de commandes ou de valves au niveau des winches sur les vidéos? La seule chose que j'ai pu voir c'est qu'ils peuvent coupler ou découpler leurs moulins, donc ils peuvent être à 4 voire 6 à mouliner sur à un même winch au même moment.
Voilà, pour l'instant je soulève plus de questions qu'autre chose, mais je ne désespère pas de pouvoir y répondre au fur et à mesure qu'on aura plus d'informations sur la jauge et les choix techniques des différentes teams!