Je pense que personne ne pourra le dire tant qu'ils n'auront pas essayé et pratiqué l'engin ! Et c'est la dernière donnée (outre le talent et l'investissement) : le temps (pour créer l'alchimie entre l'engin, le barreur et l'équipe !) !
Il y avait dans cette article
du Temps quelques réflexions intéressantes, notamment de Baird.
«Dans des conditions comme ça, chaque mouvement, chaque décision de l’équipage est très important, explique Pierre-Yves Jorand, équipier d’Alinghi I. Un mauvais réflexe ou un mauvais timing est sanctionné par le chavirage. Ce qui, sur le gros bateau, n’est pas envisageable.» Chavirer lors de la 33e Coupe de l’America, ce serait offrir l’aiguière d’argent à Oracle sur un plateau doré. «Avec le gros, on ne pourra tout simplement pas se permettre la moindre erreur. Un chavirage détruirait le bateau», insiste Ed Baird, barreur d’Alinghi II, qui a forcément encore en mémoire leur malheureuse galipette en Bretagne à bord du trimaran océanique d’Alain Gautier. «Quoi qu’il en soit, nous allons devoir nous montrer prudents dès le premier jour de navigation et cela même par vent modéré. Car en multicoque, et qui plus est sur un bateau de 90 pieds, la moindre erreur peut causer des dégâts humains et matériels.»
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Même s’il estime que cela ne se reflète pas forcément dans les résultats (Alinghi II pointe à la cinquième place du classement provisoire du championnat), le barreur américain juge la courbe de progression de son équipage vertigineuse. «Nous avons énormément appris. Nous sommes plus en confiance. Au début de la saison, nous essayions juste de faire avancer correctement le bateau sur le plan d’eau. Désormais, nous pouvons vraiment régater.»