FRA 93
Publié : 15 mai 2006 08:21
3 pragraphes que je trouve interessants extraits d'un article sur le site mer et marine ( http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=101677 ), notamment sur l'apport de la DCN dans la conception du bateau et plus encore :
Une course qui tient de la Formule 1
Au total, une soixantaine de personnes travaille sur la base. Alors que la zone logistique se complète progressivement et que les rails permettant la mise au sec du bateau ont été installés tout récemment, les cartons continuent d’affluer dans le bâtiment, où peintres et menuisiers étaient encore à l’œuvre la semaine dernière. Outre les 17 navigants, l’équipe se compose d’un Design Team de 14 personnes, chargé de la structure et de l’architecture des voiliers ; et d’un shore team, indispensable pour assurer la maintenance et la réparation : « On travaille ensemble pour faire évoluer le bateau en permanence. L’America’s Cup est une compétition assez méconnue en France. Elle est très différente des autres courses et, à bien des égards, s’apparente plus à la formule 1 qu’à la voile traditionnelle », résume Stéphane Kandler. Ainsi, les voiles sont constamment révisées et le bateau peut subir des modifications chaque jour. L’un des principaux objectifs reste, bien entendu, de gagner du poids. Les Class America, longs de 25 à 26 mètres pour un tirant d’air de 32.5 mètres, doivent peser 24 tonnes. Toutes les solutions permettant de réduire la masse sont donc passées au crible, le moindre kilo gagné dans les hauts partant dans la quille. Forme de l’étrave et de la quille, dimensions de la coque, dessin de la carène et astuces techniques en tous genres sont utilisées, le moindre détail ayant son importance. Chaque trouvaille est jalousement gardée confidentielle. Ainsi, des bateaux comme Alinghi disposent d’une « jupe » qui cache la quille lorsque le Defender est tiré hors de l'eau. En mer, comme à terre, les équipes techniques sont à l’affût de la plus petite modification observable. C’est ainsi qu’un petit tube, fixé à la proue du néo-zélandais, a récemment suscité de nombreuses interrogations.
Quand les concepteurs des frégates et de sous-marins se lancent dans la voile
Dans l’élaboration de leur nouveau voilier, les Français ont reçu un soutien de poids, celui de DCN. Le leader européen de la navale militaire, spécialiste de la conception et de la réalisation des navires de haute technologie, a décidé d’investir 2 millions d’euros dans AREVA Challenge. Cette aide est avant tout technique, DCN mettant à la disposition du Défi Français son savoir-faire et ses moyens de production et de recherche : « Nous apportons l’expertise de DCN dans les matériaux complexes, comme les composites ou les alliages. Nous menons des tests de résistance sur certains éléments de la structure et nous aidons, également, à choisir les bons échantillonnages », précise Yves Picart, architecte naval et responsable du projet chez DCN. Les anciens arsenaux participeront à construction de certains éléments de la coque. Ainsi, les cloisons centrales, celles qui subissent le plus de contraintes, seront fabriquées à Lorient. Dans le même temps, Nantes Indret, qui dispose d’outils de soudage laser, s’occupera de la quille, l’un des éléments les plus sensibles du voilier. « Nous aurons également en charge le contrôle de la fabrication du bateau et nous allons essayer de mettre en place un dispositif pour assurer l’entretien et le suivi sur toute la course ». Les solutions éprouvées sur les navires militaires, en terme de technologie, de recherches, de construction et de maintien en condition opérationnelle trouvent donc, pour certains cas, une application sportive : « Nous allons voir comment nous pouvons utiliser nos outils de réalité virtuelle, par exemple, pour modéliser les mouvements d’un homme qui monte dans la mâture », explique Yves Picart. Pour l’entreprise, qui a quitté le giron de l’administration en 2003, ce premier partenariat d’envergure est une réussite : « On sent une mobilisation dans tous les sites. Depuis que j’ai été nommé à la tête du projet, ingénieurs et techniciens m’appellent souvent pour proposer leurs services. C’est assez incroyable de voir l’ampleur que cette aventure a pris au sein de la société », s’enthousiasme l'architecte.
Un environnement des plus complexes
Contrairement aux courses océaniques, où les skippers prennent de grandes options, les 12 voiliers de l’America’s Cup sont soumis à des contraintes très importantes, sur un laps de temps très court. Ainsi, tout doit se jouer sur des régates d’une dizaine de milles et d’une durée d’une heure. La moindre approximation dans l’appréciation de l’environnement peut se révéler fatale. A l’instar du travail d’un horloger, les Class America sont menés avec une précision assez fascinante, chaque mouvement et chaque déplacement n’étant que le résultat d’un enchaînement complexe d’évènements. Le moindre geste est optimisé au maximum et toute lenteur ou mauvaise manœuvre est analysée en débriefing, après la course. Selon Thierry Peponnet : « Sur le plan d’eau de Valence, il y a une grosse proportion de brise de mer qui n’arrive jamais à la même heure. En conséquence, il y a un gros travail de fait sur les données météo ». Par temps calme, AREVA Challenge, plus ancien et plus large que ses adversaires, a « des possibilités à exploiter ». En revanche, dès que la mer se creuse un peu, le bateau « prend moins bien la vague ». Du coup, les informations fournies en temps réel par une vingtaine de bouées météo sont épluchées par une équipe d’analyse, constituée de deux météorologistes. Si importantes soient-elles, ces données ne représentent qu’une petite partie des données recueillies. Pendant chaque régate, le barreur reçoit des dizaines d’informations. « Il y a un gros travail à faire sur l’aide à la décision. Pendant les régates, 25 informations arrivent en même temps au barreur. Il y a donc une saturation, ce qui signifie qu’il faut trouver un système pour analyser et traiter ces données », précise Yves Picart. Pour aider le skipper à faire le bon choix, DCN a donc proposé de réfléchir, ni plus ni moins, à la création d’un système de combat simplifié. Sur les frégates et autres porte-avions, le SDC analyse l’ensemble des données de l’environnement extérieur collectées par les différents senseurs, afin d’aider au maximum le commandant à prendre une décision.