Il me semble que certains points de vue (un, surtout bien sûr) de ce topic, sont des points de vue de régatiers qui ne prennent pas assez en compte la globalité d'un tour du monde et sa dimension météo sur le long terme. En plus faire des analyses de com m'intéresse personnellement beaucoup, mais je ne pense pas que ça nous donne beaucoup d'éléments pour juger des choix réels et des performances. A ce sujet je redis d'ailleurs, qu'autant les com triomphalistes ou geignardes m'agacent prodigieusement, autant je trouve la com de Sodebo tout à fait sobre et assez juste à mon goût. Quant à Coville, dont l'individualisme lui a valu beaucoup d'animosité dans le monde de l'ORMA, ce même côté "perso" nous livre des mots toujours sincères et emprunts d'une profondeur de réflexion tout de même bien loin des yavaika, pôdemafaute, ahsimaisnon et autre calamars nauséabonds !
Bref, retour aux valeurs sûres des chiffres.
Pour boucler le tour du monde en moins de 57 jours, 13 heures et 34 minutes (temps d'IDEC en janvier 2007) Sodeb'O doit en finir au plus tard le 15 janvier 2009, à 4h27 du matin.
En franchissant le Cap Horn le 28 décembre à 20h42 (heure française), après 40 jours, 5 heures, 47 minutes et 46 secondes de mer, Sodeb'O doit mettre un peu moins de 17 jours et 8 heures pour franchir la ligne d'arrivée à Brest.
Francis Joyon avait rallié le Horn en 35 jours, 12 heures et 36 minutes. Il avait ensuite mis un peu plus de 22 jours à parcourir les 7 000 milles qui séparent ce troisième et dernier cap de la pointe Bretagne. Thomas doit donc mettre cinq jours de moins que son prédécesseur, c’est à dire tenir une moyenne quotidienne supérieure à 17,15 nœuds et parcourir en moyenne plus de 410 milles par jour. Sacré challenge !
Rappelons qu’en mars 2005, le maxi catamaran Orange II, mené en équipage par Bruno Peyron, avait mis 18 jours et 3 heures pour rentrer du Cap Horn à Ouessant. Il avait alors pulvérisé le record du tour du monde en équipage en 50 jours, 16 heures et 20 minutes, record qui tient toujours. Thomas doit donc faire mieux en solitaire ce que Orange II a fait en équipage.
Le défi qui se présente à Thomas est particulièrement ambitieux mais n’est pas impossible. Sodeb'O a tenu une vitesse moyenne de 20,5 noeuds jusqu'au Cap Horn. Le skipper connaît le potentiel de son bateau qui, comme celui de Francis Joyon, est beaucoup plus court et plus léger qu’Orange II. Il est donc plus polyvalent, notamment dans des zones de vent capricieux, comme dans le Pot au Noir par exemple.
Actuellement le bateau va bien. A ce stade, c'est, non seulement qu'il a été bien mené par son skipper, mais qu'il est tout de même assez bien foutu ! Le skipper en revanche a l'air un peu fatigué. Mais il vient tout de même de reprendre plus de 1500 milles dans une météo qui, pourquoi ne pas s'autoriser à le dire, d'autant que c'est assez logique que sur un si grand tour les stats se moyennent, lui sourit enfin. Le défi honnêtement reste dans l'ordre des choses possibles. Même si… c'est très peu de chance, les "c'est plié" redondants pourraient s'écrire en un peu moins gras, je trouve !...